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Samy Snoussi entre art et urbanisme

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Samy Snoussi, ce créatif franco-marocain dont tout le monde parle actuellement grâce à magnifique façade murale de l’hôtel JM Suites à Casablanca, est une personne touche-à-tout et enjouée qui construit sa bulle créative à travers ses relations, ses échanges et sa découverte du monde. Il nous y intègre ensuite en partageant sa vision du monde au fil de ses travaux artistiques. Actuellement exposé à Casablanca, nous l’avons rencontré pour une interview exclusive. 

Peux-tu nous raconter ton histoire ?

Je suis franco-marocain né à Toulouse, j’ai toujours baigné entre la culture française et marocaine qui se complètent parfaitement, parfois elles s’opposent, mais je vois ça comme une véritable richesse et je suis vraiment chanceux d’avoir vécu entre ces deux deux cultures. A l’âge de 3 ans, j’ai déménagé à Casablanca, j’ai étudié au lycée Lyautey du primaire jusqu’au secondaire, où j’avais toujours un penchant pour l’écriture, l’art et la créativité, bien que je rêvais d’être vétérinaire quand j’étais plus jeune. Après avoir fait de l’art plastique au lycée, je suis allé à Montréal pour faire de l’urbanisme, ensuite du paysagisme, puis une maîtrise en Urban Design. J’ai travaillé en tant que consultant en design urbain et aujourd’hui, je suis installé au Maroc. Quant à mon enfance, j’ai grandi dans une grande ferme à Bouskoura, cet espace m’a permis de développer ma créativité et mon imaginaire, je passais mes journées à jouer dans boue et à construire des cabanes. Aussi, j’avais beaucoup d’animaux, cela m’a aidé à développer une sensibilité particulière et de ne pas rester figé dans le conformisme.

D'où te vient cette passion pour l'art et quel a été le déclic qui t'a poussé vers la création de contenu sur le digital spécifiquement Instagram?

J’ai toujours été créatif, j’ai eu la chance de faire plusieurs activités extrascolaires (Piano, dessin, peinture …). Dès l’âge de 9 ans, j’ai commencé à dessiner des tableaux que mes parents encadraient avec fierté à la maison. Cette passion me vient depuis toujours, je suis ensuite passée à la photographie, avec la photo j’ai vraiment trouvé le medium parfait pour pouvoir photographier mes émotions. J’ai fait beaucoup de travaux et de recherche sur l’autoportrait, les portraits en général et ceux des animaux. Il y a toujours cette question d’identité qui m’a beaucoup plu et qu’on peut clairement percevoir dans mes œuvres. C’est  pendant le confinement que je me suis lancé sur Instagram, j’ai décidé de forcer la positivité, quand je suis rentré de Paris, j’ai passé deux semaines de confinement dans ma chambre, je faisais du Yoga, du coloriage, des puzzles. Et j’ai commencé les Covid Chronicles, mon objectif était de parler à plusieurs personnes de différentes nationalités et professions, tout étant inspirants et qui partageaient leur manière de vivre le confinement. Et c’est à travers cette expérience que j’ai remarqué qu’on est tous connectés et reliés, c’est cette connexion que j’essaie de représenter par cette ligne invisible qui est « The Line ». Les réseaux sociaux m’ont permis de partager ma bulle, mon amour pour les animaux et le dessin, c’est l’accueil positif que ceci a trouvé.

Si tu devais choisir entre « Explorer le monde à l'infini» et « Dessiner toute ta vie », lequel ce serait-il et pourquoi ?

Mon objectif est de découvrir le monde, continuer à découvrir des cultures, des histoires et des visages. J’aimerai rester dans cette passion de la diversité humaine et continuer à dessiner et transmettre ce message qui est mon amour pour l’humanité.

Où puise ton inspiration pour tes tableaux ? Et pourquoi ces figures ?

Mon inspiration première pour ce dessin particulier se puise dans les dynamiques humaines et sociétales. J’ai un côté anthropologue qui me pousse à comprendre les humains dépendamment de leur religion, statut social ou économique. Pendant le mois de Mars, ma sœur avait un devoir d’art plastique où elle devait dessiner un « One line » et juste après j’ai commencé à faire mes tableaux. Donc ma sœur m’a également inspirée. Ensuite, j’ai été bercé dans cette pop culture, où je me suis inspiré de grands artistes sans prétentions, comme Pablo Picasso qui a été le précurseur du dessin « One line ».

Quel était ton premier tableau ? Le gardes-tu toujours ?

Mon premier tableau est un « Van Gogh », on a commencé à utiliser dans un premier temps l’aquarelle et la technique à la Van Gogh. Ce qui est plus intéressant est ma première murale que j’ai faite à l’âge de 12 ans à Lyautey, dans le cadre de mon projet de fin d’étude où j’avais proposé spontanément à dessiner sur le mur. J’affirme que mes études en design urbain ont fait à ce que j’ai toujours cette envie d’améliorer et d’embellir les espaces publics

Quelle est la réaction de ta communauté vis-à-vis de ton projet pour le « JM Suites Hotel »?

Il s’agit d’un projet assez challengeant, vu que j’ai dû apprendre à dessiner avec une scène électrique et à 26 mètres de profondeur. C’était très passionnant et les retours sont géniaux, j’ai eu de nombreux compliments par rapport à ce dessin, notamment d’une dame qui m’écrit qu’à chaque fois au feu rouge, elle le regarde et ça la transporte dans un autre univers. Je suis extrêmement reconnaissant car ma vocation est de créer l’intérêt et d’attirer le regard à travers mes dessins.  

Comment s'est passé ton exposition ?

L’exposition s’est très bien passée et a dépassé mes attentes. Nous sommes à 4 jours avant la clôture et il ne nous reste plus quelques œuvres. Au-delà du nombre de ventes réalisé, c’était génial de pouvoir parler avec de gens intéressés par mon art, d’accueillir des visiteurs tout au long de la semaine et de voir tous les gens de la scène marocaine et casablancaise en particulier. D’ailleurs, pour ma première exposition, j’ai toujours voulu que ce soit spécial et décalé, c’est ce qu’on a réussi à faire à travers la mise en scène dans cet espace propice au type d’exposition que j’imaginais. Pour ce qui est des galeries, ça arrivera bientôt.

As-tu des projets à venir ?

Plusieurs projets sont en cours mais je dirais plus « Stay Tuned ». Nous avons une collaboration avec la compagnie Zelart Creation qui sublime le Zellij marocain, nous travaillons sur un coffret limité que nous allons mettre à leur disposition. On a également des projets avec SOS Village, des projets de murales…

Casablancais de cœur, penses-tu démarquer Casablanca des autres villes à travers ta touche artistique ?

J’ai vraiment été éduqué dans un amour particulier du Maroc, qui me venait de ma mère et ma grand-mère. Que ce soit l’architecture, les gens, les couleurs, l’âme et la texture de ce pays, j’ai toujours eu de l’amour pour ce pays et ses traditions. Pour Casablanca, mon amour reste inconditionnel, je sens que nous sommes sur la bonne lancée et de très belles initiatives s’annoncent. C’est toujours un plaisir de pouvoir mettre ma trace sur les murs de cette ville où j’ai grandi. 

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