

Le 23 octobre 2025, l’auditorium Pierre Bergé du Musée Yves Saint Laurent Marrakech accueillera un événement d’exception : une conférence animée par l’architecte et anthropologue Salima Naji, suivie d’une séance de signature de son ouvrage, Amazighes. Cycles, motifs, parures. Cette soirée, à la croisée de l’histoire, de l’art et de l’anthropologie, promet d’être un moment fort pour les passionnés de la culture amazighe.
Dans un contexte où la préservation des identités culturelles devient une urgence face à la mondialisation, cette rencontre met en lumière la richesse et la modernité d’un patrimoine méditerranéen ancestral, tout en rendant hommage à la créativité et au rôle central des femmes amazighes.
Fruit d’une collaboration entre le MUCEM de Marseille et la Fondation Jardin Majorelle de Marrakech, l’ouvrage Amazighes. Cycles, motifs, parures s’inscrit dans une démarche de valorisation d’un patrimoine souvent méconnu. Publié en parallèle de l’exposition éponyme présentée au MUCEM cette année, le livre explore les multiples facettes de l’artisanat féminin amazigh. Parures, tissages et motifs traditionnels y dialoguent pour dévoiler un langage symbolique riche, porteur d’histoires, de mémoire collective et d’émotions.
L’exposition, qui réunit plus de 150 œuvres et objets, témoigne de l’ingéniosité et de la créativité des femmes amazighes. Ces pièces, issues des collections du musée Pierre Bergé des arts berbères, illustrent à la fois l’intemporalité de ce patrimoine et son influence sur la création contemporaine. Salima Naji, commissaire de l’exposition et figure engagée dans la préservation des savoir-faire locaux, offre à travers son ouvrage une plongée intime et érudite dans cet univers.
Au cœur des cultures amazighes, chaque objet raconte une histoire. Les motifs géométriques des tapis, les bijoux ciselés ou encore les teintures naturelles utilisées dans les textiles traduisent une vision du monde profondément ancrée dans la nature et les cycles de la vie. Ces créations, issues de gestes transmis de génération en génération, incarnent une mémoire vivante et évolutive.
Loin d’être figé, cet art est un langage en perpétuel renouvellement. Aujourd’hui, il inspire des créateurs contemporains, des stylistes aux artistes visuels, qui réinterprètent ces codes pour les inscrire dans le présent. En témoigne la popularité croissante des motifs berbères dans la mode et le design, ou encore l’intérêt des jeunes générations pour réapprendre ces pratiques artisanales.
Depuis près de deux décennies, Salima Naji s'impose comme l'une des voix les plus influentes dans la préservation du patrimoine amazigh. Installée dans le sud du Maroc, elle conjugue sa formation d’architecte et son expertise en anthropologie pour restaurer des lieux emblématiques tels que le Ksar d’Assa ou la forteresse d’Agadir. Au-delà des pierres, c’est tout un écosystème culturel qu’elle s’efforce de revitaliser, en impliquant les communautés locales dans ses projets.
Son engagement dépasse les frontières de l’architecture. À travers ses écrits, Salima Naji met en lumière le rôle des femmes dans la transmission des savoir-faire et la préservation des identités culturelles. Ses ouvrages, comme Architectures du bien commun ou Art et architectures berbères, sont devenus des références incontournables pour quiconque s’intéresse à la culture amazighe.
La collaboration entre le MUCEM et la Fondation Jardin Majorelle illustre le potentiel des partenariats culturels pour renforcer les liens entre le Maroc et l’Europe. Ces institutions partagent une ambition commune : faire rayonner la culture amazighe sur la scène internationale. En mêlant recherche scientifique, approche muséale et dialogue interculturel, elles offrent une vision renouvelée de ce patrimoine, à la fois ancré dans la tradition et tourné vers l’avenir.
La conférence de Salima Naji au Musée Yves Saint Laurent Marrakech s’annonce comme un moment privilégié pour découvrir ou redécouvrir l’héritage amazigh. Bien plus qu’un simple événement, c’est une invitation à célébrer la créativité féminine, la transmission des savoirs et la richesse d’une culture millénaire.
Dans un monde en quête de sens et de connexion à ses racines, ce rendez-vous met en lumière une vérité universelle : l’art, sous toutes ses formes, est un pont entre les époques, les territoires et les cœurs. Rendez-vous le 23 octobre à 19h pour un voyage au cœur des cultures amazighes.