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Thom Browne : l'automne-hiver 2025 entre couture et envolée ornithologique

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Dans une ambiance onirique où 2000 oiseaux en papier origami semblent suspendus dans les airs, Thom Browne nous plonge dans un univers de métaphores textiles et d’évasion. Le créateur, qui s’est toujours distingué par son approche unique du tailoring, transforme cette saison l’habit en langage, la structure en fluidité et la couture en poésie. Le défilé Automne-Hiver 2025, véritable envolée lyrique, nous présente des silhouettes qui semblent prêtes à s’échapper de la rigueur du tailoring pour rejoindre la légèreté d’un monde aviaire.

Sous une nuée d’oiseaux en papier, deux ornithologues en parkas couleur argile observaient, tels des guides silencieux, un défilé où chaque pièce du vestiaire Thom Browne s’inspire de la grâce et de la liberté des oiseaux.

Le tailoring déployé : volumes sculpturaux et textures contrastées

Les premiers looks du défilé rendent hommage aux fondations de la maison : tweed anglais, costumes déconstruits et volumes audacieux. Le créateur revisite ses classiques avec des textures contrastées, où le cuir daimé, la soie vichy et le tweed argenté dialoguent subtilement. Les volumes sculpturaux se mêlent à la fluidité du plumage, créant des silhouettes à la fois structurées et aériennes. La finesse des détails, comme les coudières en daim ou les broderies filigranes, témoigne de l'expertise du créateur.

L’un des moments les plus marquants du défilé fut un manteau cocon, inspiré de la silhouette du moucherolle, ainsi qu’une veste ceinturée, oscillant entre rigueur et légèreté, fidèle à l’esprit Thom Browne.

Le bestiaire textile : oiseaux brodés et envolées de soie

L’inspiration ornithologique s’illustre dans des broderies raffinées représentant des hérons stylisés et des plumes en soie. Chaque pièce capte la lumière de manière unique, évoquant un mouvement suspendu. La féminité de la collection s’exprime à travers des robes en tweed, des jupes plissées et des robes à col haut, qui imitent la courbe naturelle du vol des oiseaux. Influencé par l’art japonais, Thom Browne offre des robes trompe-l’œil, drapées comme des origamis, où l’imperfection des ourlets rappelle la fragilité d’une plume portée par le vent.

La pièce phare de la collection, une jupe de bal en tweed s’étendant sur 40 mètres, incarne l’apogée du défilé. Ses broderies dorées captent la lumière et transforment la silhouette en une créature mythique, suspendue entre couture et art.

Les accessoires : une extension du récit

Les accessoires, fidèles à l’univers aviaire, prolongeaient l’histoire du défilé. Les sacs de voyage Mr et Mrs Thom, en veau velours brodé, ressemblaient à des trophées d’explorateurs. Les souliers recouverts d’un voile couleur argile, parés de pompons en soie et de cristaux Swarovski, ajoutaient une touche de poésie à chaque pas. Le sac Hector, emblématique de la maison, a été revisité dans une version plumée, un clin d'œil à l'animalité et à l’imaginaire du couturier.

Thom Browne : une vision couture du tailoring américain

À travers cette collection Automne-Hiver 2025, Thom Browne repousse encore les limites de son art, où le tailoring devient un moyen d’expression poétique. Depuis l’ouverture de son premier magasin à New York en 2001, il n’a cessé de réinventer les codes du tailoring, mêlant rigueur et extravagance. Aujourd’hui, plus qu’un couturier, il est un conteur, un créateur qui transforme chaque collection en un univers immersif. Avec cette nouvelle ligne, il nous invite à percevoir la mode autrement, comme une envolée de liberté, un souffle d’air frais.