

Couleurs poudrées, matières en apesanteur et broderies comme murmurées sur l’étoffe… À l’aube de la saison des mariages, la styliste marocaine Selma Benomar lève le voile sur les inspirations qui dessinent l’élégance nuptiale de 2025. Dans son atelier, les coupes s’affinent, les teintes s’adoucissent et les traditions se réinventent avec justesse. Rencontre avec une créatrice qui conjugue héritage et modernité avec une rare délicatesse.
En 2025, les caftans se déclinent comme des aquarelles. Fini les contrastes marqués : la palette s’offre dans des nuances feutrées, des pastels brumeux, des verts émeraude patinés ou des bordeaux adoucis. Selma Benomar parle d’un retour à une élégance apaisée, où le ton sur ton et les dégradés subtils insufflent une harmonie visuelle qui apaise autant qu’elle émerveille.
Le souffle des étoffes fait danser les silhouettes. Mousseline, crêpe de soie, satin fluide, organza texturé… la matière épouse le mouvement. Même le velours revient, mais dans une version affinée, presque aérienne. « Nous cherchons le confort sans renoncer au raffinement », confie la styliste, qui privilégie les tissus capables d’épouser la gestuelle sans jamais l’entraver.
Le caftan marocain n’oublie jamais d’où il vient. Cette année, les codes du makhzen, les sfifas, les aakads, les motifs d’orfèvrerie s’invitent dans les créations, non comme des reliques mais comme des clins d’œil allégés. « C’est un hommage à la royauté textile du Maroc, repensé pour la femme d’aujourd’hui », explique Benomar. Moins de lourdeur, plus d’intention.
La broderie se fait conteuse. Parfois absente, parfois omniprésente mais toujours délicate, elle souligne plus qu’elle n’orne. Fils métallisés mats, perles fines, motifs en surimpression… « C’est une élégance murmurée, qui laisse la matière parler », précise la créatrice, évoquant un luxe silencieux qui séduit une nouvelle génération de femmes en quête de sobriété sophistiquée.
Loin des carcans, le caftan épouse désormais le mouvement. Les coupes sont fluides, parfois dansantes, parfois structurées mais sans rigidité. « La mariée marocaine veut être majestueuse, mais libre », affirme Selma. Et les robes de mariée suivent la même inspiration : plus légères, plus personnelles, elles deviennent le reflet d’un désir de sincérité.
Dans les créations nuptiales, la personnalisation devient manifeste. Initiales cousues en secret, fleurs en 3D ton sur ton, manches amovibles, capes délicates… tout concourt à raconter une histoire intime. Les tissus eux aussi s’engagent : soies biologiques, dentelles graphiques, tulle de coton… Une esthétique consciente émerge doucement mais sûrement.
Bijoux fins, broches anciennes, pierres porte-bonheur… Les accessoires se veulent discrets mais éloquents. Le voile s’efface parfois au profit d’une cape vaporeuse ou d’épaulettes ornées. Les coiffures, elles, piochent dans le répertoire traditionnel, mais avec un naturel moderne.
En 2025, la mariée marocaine se dessine dans un équilibre subtil entre le poids du patrimoine et la légèreté de l’époque. Le caftan n’est plus seulement un habit d’apparat : il devient manifeste de style, de liberté, et de sens. Pour Selma Benomar, « un vêtement réussi est celui qui traverse le temps. Il ne se contente pas d’embellir, il raconte. »
Profitant de son passage à Casablanca, la chanteuse...