Psycho
La peur de l’abandon : un combat contre soi-même
La peur de l'abandon est une blessure émotionnelle profondément ancrée dans l'enfance. Son influence est si puissante qu'elle peut affecter nos relations, nos choix, notre personnalité et, donc, notre bien-être au quotidien.
Il est important de comprendre que tout individu a déjà été confronté à de l’angoisse liée à la peur de l’abandon au moins une fois dans sa vie. D’après MSD Manuals, ce sentiment fait sa première apparition dans la vie d’un nouveau né vers l’âge de huit mois et va jusqu'à s’intensifier pour finalement disparaître à l’âge de 2 ans. Cependant, il arrive parfois que nous soyons confrontés à une enfance difficile marquée par une carence affective ou des expériences traumatisantes (éloignement ou perte d’un proche, agression, harcèlement), ou encore, plus tard à l’âge adulte, des relations instables (manipulation, chantage affectif). Le cerveau d’un enfant n’étant pas encore totalement développé et apte à gérer l’angoisse, concentrons-nous sur le fait que la peur de l’abandon puise sa force dans l’enfance d’une personne, ou dans de rares cas, se transmet de génération en génération.
Comment la peur de l’abandon se manifeste
Les personnes victimes de la peur de l’abandon paniquent souvent à l’idée d’être seules et ont une faible estime d’elles-mêmes. La psychothérapeute Jennifer Littner appuie le fait que cela les prédispose à de l’hypersensibilité à la critique et à de l’auto-accusation. Ainsi, par peur d'être abandonnées, certaines personnes ont tendance à repousser les autres, anticipant ainsi leur départ. L’angoisse de l’abandon peut également rendre autrui méfiant envers les gens qui l’entourent et, à contrario, le pousser à s’attacher trop vite à eux, ou pire, à s’investir dans des relations malsaines par peur de frôler le célibat, donc la solitude.
Comment s’en sortir
Chris Rackliffe, coach en santé mentale spécialiste de l’anxiété causée par les traumatismes, nous donne 5 façons de surmonter la peur de l’abandon.
1. Faire passer vos besoins avant ceux des autres
À défaut de toujours avoir besoin de quelqu'un pour avancer, soyez là pour vous-même et comptez sur vous-même avant tout. Qui peut prendre soin de vous et connaître vos besoins mieux que vous-même ? Personne ! Pour guérir de la peur de l’abandon, il faut vivre pour soi-même et se faire du bien, en mangeant correctement, en faisant du sport, en faisant l’effort de préparer un bon dîner juste pour vous, par exemple. C’est en agissant ainsi que vous saurez être là pour vous-même lors des moments difficiles.
2. Ne s’ouvrir qu’aux relations saines
En amitié comme en amour, accordez-vous la permission de vous attacher et de vous investir seulement si c’est une relation sûre. En ce sens, ne nouez de liens qu’avec des gens qui vous respectent, vous soutiennent et avec qui vous arrivez à être pleinement vous-même. De cette façon, votre esprit intégrera petit à petit le fait que l’abandon n’est pas la seule option envisageable, mais que la sécurité est aussi possible
3. Réconforter son enfant intérieur
Une autre façon de guérir de la peur de l’abandon est de prendre le temps de soigner son enfant intérieur en parlant avec lui. Lorsque vous êtes en situation de crise, c’est l’enfant en vous qui réclame l’aide, l’attention ou l’amour qu'il n’a jamais reçu. Répéter la phrase “quoi qu'il arrive je suis en sécurité” peut également apaiser votre enfant intérieur et lui faire comprendre que vous n’êtes pas en danger. Sachez qu'il existe également des techniques de régulation du système nerveux telles que l’exposition au froid (se laver les mains à l’eau froide), le travail de respiration, ou encore le mouvement corporel (étirements ou yoga). Si vous trouvez une méthode qui vous convient, surtout ne faites pas l’erreur de l’arrêter.
4. Accepter et intégrer ses traumatismes
Entamer un processus d’intégration émotionnelle en affirmant haut et fort que vos plus gros traumatismes sont arrivés pour une raison et qu'ils vous ont rendu plus fort, est un excellent moyen de décoder et de gérer vos émotions afin d'empêcher celles-ci de devenir incontrôlables. Chris Rackliffe soutient le fait que les moments les plus douloureux que vous ayez vécus ne sont qu'une infime partie de vous et ne définissent sûrement pas qui vous êtes. Si vous arrivez à intégrer cela, sachez que vous êtes sur la voie de la guérison.
5. Ne pas prendre ses craintes pour des réalités
Il est important d’être à l'écoute de ses peurs sans pour autant les prendre pour argent comptant, en agissant en conséquence. La remise en question des pensées négatives et limitantes est la clé pour briser ces dernières. Enfin, le coach Rackliffe explique que votre perception de la réalité n’existe que dans votre esprit, et qu'il faut donc se laisser aller et accepter l’inconfort émotionnel lorsqu'il se présente à vous. Car plus vous réprimez une émotion, plus elle sera forte.