

Invité à passer quelques jours chez un ami, que ce soit au bord de la mer ou dans une charmante maison de campagne ? Cette pratique séduit de plus en plus en quête de déconnexion et de convivialité, surtout dans un contexte économique où la prudence budgétaire est de mise. Un récent sondage Ifop révèle qu’en 2025, 41 % des vacanciers privilégient l’hébergement chez des proches. Si l’aspect financier est indéniable, ces séjours sont aussi une opportunité précieuse pour renforcer les liens. Cependant, quelques maladresses peuvent rapidement transformer ce moment en une expérience désagréable.
La psychologue clinicienne Amélie Boukhobza, experte en relations interpersonnelles, nous éclaire sur les comportements à éviter pour garantir un séjour agréable et harmonieux.
Recevoir une invitation chez un ami, c’est accepter d’intégrer un cadre de vie déjà établi. Une des erreurs fréquentes est de vouloir imposer son propre programme, sans concertation avec les hôtes. « Arriver avec un agenda surchargé ou, au contraire, espérer que tout le monde se plie à vos envies peut créer des tensions inutiles », explique Amélie Boukhobza. La clé, selon elle, réside dans une communication ouverte dès le départ : demander, proposer, mais jamais imposer.
Certains invités tombent dans le piège de la passivité : attendre que les repas soient servis, oublier de participer aux tâches ménagères ou laisser les espaces communs en désordre. « L’hospitalité est un échange, pas une prestation hôtelière », souligne la psychologue. Un geste simple, comme débarrasser la table ou proposer de cuisiner un repas, peut faire toute la différence.
Chaque foyer a ses propres habitudes et règles implicites. Les ignorer, que ce soit en écoutant de la musique à plein volume, en réorganisant la cuisine ou en adoptant un rythme de vie très différent, peut être perçu comme un manque de respect. « Lorsqu’on est invité, il est essentiel de s’adapter aux codes de la maison. Observer, demander et ajuster ses comportements sont des marqueurs de respect », rappelle Boukhobza.
Même dans un cadre idyllique, certains invités semblent ailleurs : absorbés par leur téléphone ou enchaînant les siestes interminables. « L’hospitalité repose sur le partage. Une attitude apathique ou distante peut donner l’impression que l’invité est désintéressé », explique la spécialiste. Une simple initiative, comme proposer une sortie ou organiser un apéritif, témoigne d’une volonté de participer activement à la convivialité.
À l’inverse, certains invités passent la majorité de leur séjour hors de la maison, laissant leurs hôtes dans l’incertitude. Résultat : un sentiment de frustration et l’impression d’avoir juste prêté un logement. « L’objectif de ce type de vacances est de passer du temps ensemble. Si les absences se multiplient, cela vide l’expérience de son essence », insiste Boukhobza.
Le succès d’un séjour chez un ami repose sur un équilibre subtil entre détente et participation. Préparer un repas, proposer une activité ou s’adapter aux contraintes du foyer sont autant de gestes qui allègent l’hôte et renforcent la convivialité. « Être un bon invité, c’est cohabiter dans le respect et la bonne humeur, tout en restant actif dans la dynamique commune », conclut la psychologue.
Dans un monde où les interactions humaines sont parfois mises à mal par le poids du numérique, les séjours chez des amis revêtent une importance renouvelée. Ils offrent une alternative écoresponsable et chaleureuse aux vacances traditionnelles, tout en renforçant des liens souvent distendus par la vie quotidienne.
Pourtant, cette proximité nécessite une délicatesse accrue. Respecter les habitudes de l’hôte, communiquer clairement et s’impliquer activement sont autant de règles tacites qui garantissent le succès de cette expérience.
Car au-delà des paysages et des souvenirs, ce que ces séjours laissent derrière eux, c’est un lien encore plus fort, une reconnaissance mutuelle… et la promesse d’être réinvité avec plaisir.