

Autrefois cantonnées aux marges ou à la rubrique « horoscope » des magazines, l’astrologie, le tarot ou les rituels de pleine lune connaissent aujourd’hui un vrai retour en grâce, en particulier auprès des femmes. Sur Instagram, dans les podcasts ou les cercles de sororité, ces pratiques dites « ésotériques » se réinventent avec une esthétique moderne, douce et bienveillante. Mais qu’est-ce qui explique cet engouement croissant ? Est-ce une simple mode ou le reflet d’un besoin plus profond ?
Dans un monde souvent perçu comme instable, rapide et rationnel à l’excès, ces pratiques offrent un espace de pause, de réassurance et de recentrage. Elles permettent de se reconnecter à des cycles naturels (comme celui de la lune), d’explorer son intuition ou simplement de poser des intentions claires. Pour beaucoup, tirer une carte ou observer sa carte du ciel devient un outil de réflexion, presque thérapeutique, qui aide à mieux se comprendre.
Loin d’une approche fataliste, le tarot et l’astrologie nouvelle génération sont souvent utilisés comme des clés de lecture symboliques, des moyens d’explorer des émotions, des questionnements ou des décisions à prendre. La carte n’est plus un présage figé, mais un miroir à interpréter.
Les rituels de pleine lune, quant à eux, sont souvent associés à une volonté de ralentir, d’écrire, de méditer, de se purifier symboliquement. Allumer une bougie, noter ses intentions, pratiquer la gratitude : autant d’actions simples qui reconnectent au présent et donnent du sens à l’instant.
Cette quête spirituelle s’inscrit aussi dans un besoin d’autonomie. Là où les institutions ou les modèles religieux traditionnels ne répondent plus toujours aux attentes, ces pratiques permettent de recréer un lien personnel avec le sacré, sans dogme, dans une forme de spiritualité libre, intuitive, féminine.
Enfin, il y a une dimension esthétique et communautaire qui séduit. Les cartes aux illustrations poétiques, les comptes Instagram d’astrologues bienveillantes, les cercles de parole autour de la lune : tout cela nourrit un imaginaire doux, rassurant, souvent tourné vers l’écoute, l’accueil de ses émotions, et le non-jugement.
Alors, simple effet de mode ? Peut-être en partie. Mais ce regain d’intérêt pour l’astrologie, le tarot et les rituels lunaires révèle surtout une chose : le besoin croissant des femmes de se reconnecter à elles-mêmes, à leurs cycles, à leur intuition. Et si ces pratiques sont aussi anciennes qu’universelles, c’est peut-être qu’elles répondent à une sagesse que l’on avait simplement mise entre parenthèses.