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Par El kadiriMohamed Publié Vendredi 17 Avril 2020 - 00:00

Et si un film décrivait notre réalité? Ce n’est plus une hypothèse fictive. C’est fou, n’est-ce pas ? En 2011, Steven Soderbergh a produit un film américain baptisé « Contagion ». L’histoire conte la propagation rapide d’un virus qui se transmet via des surfaces touchées par les patients infectés. Les responsables de la santé essayent désespérément d’identifier et de contrôler la maladie. Le monde vire à l’anarchie avant qu’un vaccin soit approuvé, offrant au monde une lueur d’espoir.

Si le synopsis du film est surprenant, les détails sont d’autant plus effarants !

Nous allons vous présenter dans les lignes qui suivent les similitudes entre la fiction et la réalité. D’abord, dans “Contagion”, on sait que le virus fictif MEV-1 provient d’un cochon qui a mangé un morceau de banane rejeté par une chauve-souris infectée. Ce cochon est ensuite abattu et cuisiné par un chef qui serre la main de Beth Emhoff (Gwyneth Paltrow à l’écran), sans l’avoir lavée au préalable. Il lui transmet le virus. Beth est le patient zéro, le premier cas identifié. Dans la réalité, les chauves-souris sont considérées comme la source possible de l’épidémie. C’est hallucinant !

Ensuite, dans la fiction comme dans la réalité, les symptômes sont : de la fièvre, des maux de tête, de gorge, des vertiges et la toux. Aussi, comme le Covid-19, le MEV-1 du film est une maladie respiratoire, transmise par des gouttelettes de salive expulsées lors d’un éternuement ou d’une toux. Dans les deux cas, le virus se transmet également via contact avec des surfaces infectées.

Quand le hasard fait bien les choses !

9 ans plus tard, Contagion retrouve un succès sans précèdent pendant la période de confinement. Ce thriller fait partie des films les plus achetés ou loués au premier trimestre 2020 en France. Aux Etats-Unis, "Contagion" est en tête du classement hebdomadaire des films les plus loués, hors nouveautés. Le film figure également au top 10 des films les plus téléchargés sur iTunes dans plusieurs pays, dont, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Japon. Au Maroc, le film fait un tabac. On en parle partout (forums de discussions, réseaux sociaux, etc).

Pourquoi ce film est-il si couru aujourd’hui ?

D’abord, le film se démarque par sa cohérence. En fait, le scénariste de la fiction, Scott Z. Burns a fait de nombreuses recherches pendant trois ans en rencontrant le Dr Larry Brilliant, l’épidémiologiste qui a participé à l’éradication de la variole dans les années 1960. Cette collaboration avait pour but de comprendre le fonctionnement des virus et la probabilité d’émergence des prochains virus dans le monde. Résultat ? Une intrigue et une construction narrative de haut niveau.

Contagion est aussi un film d’anticipation. C’est une œuvre qui décrit le monde tel qu’on le voit aujourd’hui. Aussi, les motivations qui poussent à le visionner sont double : d’abord pour être rassuré, puis pour découvrir comment cette pandémie a pu être vaincue à un moment où il n’existe pas de discours qui rassure. Un film qui peut nous recentrer sur la réalité du confinement mais qui introduit également l’idée des enjeux politiques et financiers des laboratoires pharmaceutiques.