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Quand le racisme s'invite dans nos fils d'actu

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On pensait que c’était has been. Que les discours racistes, les peurs exagérées, les clichés d’un autre temps, c’était bon pour les trolls sur les réseaux sociaux ou pour certains médias en Europe qui ne savent plus comment faire de l’audience.

Et pourtant… Les voilà qui débarquent sur nos écrans, ici au Maroc. Avec des mots-chocs, des hashtags inquiétants, des vidéos partagées en boucle. Des pages Facebook et X qui propagent des messages pleins de haine envers les personnes noires venues d’ailleurs, qui vivent ou passent chez nous.

On y lit des choses graves, fausses, et dangereuses. Des phrases toutes faites, copiées sur les discours racistes qu’on voit circuler en Europe ou aux États-Unis : “remplacement”, “invasion”, “colonisation”… On croirait lire le script d’un mauvais film. Mais c’est bien réel, et c’est chez nous.

Ce qui fait peur, ce n’est pas seulement que ces discours existent. C’est qu’ils se répandent, tranquillement. Qu’ils ne soient pas vraiment remis en question. Que certains médias gardent le silence ou, pire, les relaient sans les analyser.

Alors qu’on attendait qu’ils fassent leur travail. Qu’ils vérifient les faits, donnent la parole aux premiers concernés, expliquent, remettent les choses dans leur contexte. Bref, qu’ils informent, au lieu de faire peur.

Heureusement, tout le monde ne se tait pas. Le Réseau marocain des journalistes des migrations (RMJM) a pris la parole. Pour rappeler ce qui devrait être évident : un bon journalisme, c’est un journalisme responsable, humain, qui refuse les raccourcis et les stéréotypes. C’est un journalisme qui respecte les gens, peu importe leur origine ou leur couleur de peau.

Et nous, lectrices d’un magazine qui parle de sororité, d’empowerment, de liberté : on est bien placées pour dire qu’il n’y a pas de féminisme sans antiracisme, pas de progrès sans mémoire, pas de société vivable sans un minimum d’humanité.

Alors non, on ne laissera pas la haine devenir normale. On ne laissera pas les idées toutes faites nous diviser. Et on n’acceptera pas qu’on parle des personnes migrantes comme si elles étaient un problème. Parce que choisir l’humanité, aujourd’hui, c’est un acte de courage et de résistance.

Keltoum Ghazali

 

N.B. : Le RMJM invite le paysage médiatique marocain à prendre connaissance de l'étude relative au traitement médiatique des questions des migrations étrangères au Maroc, précisément de la presse écrite digitale marocaine. Cette étude est un outil de plaidoyer et de sensibilisation des médias, de la société civile et du grand public pour une meilleure prise en compte des enjeux des migrations étrangères au Maroc.

Lien de l'étude à retrouver ici :

https://drive.google.com/drive/folders/1iY9TF1Abh71pzpopSTUnLEMVYN3tkarn