Page 9 - InSecret - Lifestyle & Trends - N°0016 - 24 juillet 2020
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mellah, qui traite de la vie et la cohabitation de
        familles berbères musulmanes et juives dans la


        ville de Tinghir au temps du protectorat français
        au Maroc. Le film engendre une polémique au


        Maroc, mais Kamal Hachkar, tel qu’il l’a conçu, y
        voit notamment une présentation d’une facette


        du Maroc pluriel. Découvrons ensemble l’univers
        cinématographique de cet artiste engagé.




        Peut-on dire que vos origines sont la
        source de votre inspiration ?


        Effectivement, l’origine a toujours été pour moi

        une vraie question, mais plus que la question de

        l’origine, il y a celle d’identité qui a toujours été

        source d’interrogations pour moi. L’identité est en

        construction, jamais fixe et toujours mouvante,

        elle est également fortement liée à mon histoire

        familiale personnelle. Le fait d’être né à Tinghir dans

        le sud-est marocain, de venir d’un milieu ouvrier

        populaire, d’une maman qui n’a jamais été à l’école,

        tout cela m’a nourri. Mon père a immigré en 1968

        en France, il avait 16 ans. Il nous fait venir avec ma

        mère par regroupement familial en 1977, j’avais 6

        mois. Je suis né dans une maison en terre de pisé au






















         Extrait du
         documentaire
         poétique
         "Tassanou,
         Tayrinou"
                                                                                             •••
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