Naziha Belkeziz : une femme aux commandes de la Banque Centrale Populaire

WOMEN POWER

Dès le mardi 5 novembre, une page historique sera tournée dans le secteur bancaire marocain. Naziha Belkeziz, figure emblématique du domaine financier, prendra les rênes de la Banque Centrale Populaire (BCP) en tant que présidente-directrice générale, neuf mois après y avoir été nommée directrice générale chargée du pôle Risques & Engagements. Sa nomination, marquant un tournant pour l’inclusion féminine dans la haute direction bancaire, est le fruit d’une carrière exemplaire, jalonnée de défis relevés avec brio.

Un parcours d’excellence

Si la nomination de Naziha Belkeziz est perçue comme une avancée, elle est également tout à fait naturelle, tant sa carrière impressionne par sa richesse et sa diversité. Diplômée en sciences de gestion de l’Université Paris-Dauphine, elle a poursuivi sa quête de savoir avec un doctorat de 3ᵉ cycle en sciences de gestion à l’Université Hassan II de Casablanca, ainsi qu’un diplôme d’études comptables et financières (DECF) du Conservatoire national des arts et métiers à Paris.

Sa carrière de plus de vingt ans s’est construite autour de la finance et de la gouvernance. Elle a occupé des postes clés au sein de l’ex-Banque Commerciale du Maroc, puis d’Attijariwafa bank, où elle a supervisé des secteurs stratégiques tels que le financement de l’investissement, l’immobilier et le tourisme. Elle a également été économiste en chef du groupe AWB, affirmant sa maîtrise des enjeux économiques et financiers.

Une visionnaire de la gouvernance

Au-delà de ses responsabilités opérationnelles, Naziha Belkeziz a su se démarquer en tant qu’experte en gouvernance. En tant qu’administratrice indépendante et consultante, elle a enrichi de nombreuses entreprises et institutions de son expertise en matière de gouvernance et de finance. Son livre sur les privatisations et le marché boursier au Maroc témoigne de son engagement pour un secteur financier plus transparent et mieux régulé.

C’est cette expertise éprouvée qui a poussé le Groupe BCP à la nommer pour succéder à Mohamed Karim Mounir, parti à la retraite après des années de service.

Une nomination qui fait bouger les lignes

Si, au Maroc, la présence des femmes à la tête de grandes institutions reste rare, des pionnières comme Nezha Hayat, présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, et Fathia Bennis, ancienne PDG de Maroclear, ont déjà tracé un chemin. Cependant, la nomination de Naziha Belkeziz à la tête de la BCP est d’une portée inédite, car elle brise un plafond de verre dans le secteur bancaire, un domaine où les femmes sont encore minoritaires.

Ce mouvement vers une plus grande égalité des genres ne reflète pas seulement une volonté de changement. Il s’inscrit dans une tendance mondiale, où de plus en plus de femmes accèdent à des postes de direction dans la finance, secteur longtemps dominé par les hommes.

Un signal fort pour l’avenir

En choisissant Naziha Belkeziz, la BCP envoie un message puissant en faveur de la diversité et de l’inclusion. Cette décision pourrait inciter d'autres institutions marocaines à suivre cet exemple, accélérant ainsi la transformation du paysage économique et ouvrant la voie à davantage de femmes aux commandes.

Au final, cette nomination pourrait être le début d’une ère où les femmes prennent de plus en plus leur place parmi les leaders de la finance. Car si le monde de la banque est complexe, une symphonie d'analyses et de stratégies, il est grand temps que davantage de femmes talentueuses en deviennent les chefs d'orchestre. Toute l’équipe de Insecret lui souhaite bonne chance dans cette nouvelle aventure.