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Le défi du Backyard Ultra : une discipline en plein essor au Maroc

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Le Backyard Ultra, un sport d’endurance unique en son genre, gagne progressivement en popularité au Maroc. Ce format exigeant, créé par l’Américain Lazarus Lake, repose sur des boucles de 6,706 kilomètres à parcourir dans un délai d’une heure, et ce, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul participant en course. Si cette discipline attire un nombre croissant d’adeptes à travers le monde, elle peine encore à trouver une reconnaissance officielle et un soutien financier suffisant au Maroc.

Au cœur de cette quête de reconnaissance, la Team Maroc, composée de passionnés et de compétiteurs aguerris, s’impose comme un symbole de persévérance et de dépassement de soi. Parmi eux, Kaoutar Bendoumou, seule femme membre de l’équipe, incarne l’esprit de cet ultramarathon en boucle, où la performance physique doit impérativement s’allier à une force mentale hors du commun.

Plus qu’un sport : une école de résilience

Pour Kaoutar Bendoumou, le Backyard Ultra n’est pas qu’une épreuve physique extrême. « Cette discipline permet d’expérimenter ses limites personnelles et de pousser encore plus loin sa capacité à affronter les obstacles », confie-t-elle dans un entretien accordé à la MAP.

Rencontrée lors d’un camp d’entraînement à Maâmora, elle décrit cette expérience comme un véritable dialogue avec soi-même : « Nous sommes souvent pris dans le tumulte de la vie quotidienne. Le Backyard Ultra offre une opportunité unique de faire le point avec soi-même, de réfléchir à ce que nous sommes et à ce que nous pouvons surmonter. »

Cette vision dépasse la simple performance sportive. Habituée des défis extrêmes, notamment le Marathon des Sables, Kaoutar souligne l’importance d’une stratégie bien pensée, qui combine rythme, repos, alimentation et sommeil. « Ce n’est pas seulement une question d’endurance physique. Il faut aller chercher profondément les ressources mentales nécessaires pour rester en course. »

Une solidarité au cœur de la compétition

Le Backyard Ultra, loin de se limiter à une performance individuelle, valorise également l’esprit d’équipe. « Plus on reste ensemble dans la course, plus on a de chances qu’un membre de l’équipe aille jusqu’au bout », explique Kaoutar.

Cette cohésion est un pilier pour la Team Maroc, qui a su bâtir une véritable synergie lors d’entraînements et de compétitions. « Ce sport est un excellent moyen de renforcer la complémentarité entre les athlètes. Nous nous soutenons mutuellement pour maintenir le rythme et poursuivre la course. »

Malgré les préjugés qui entourent cette discipline, notamment la crainte de ne pas être à la hauteur, Kaoutar insiste sur les vertus formatrices du Backyard Ultra : « Ce n’est pas un sport réservé à une élite. Avec la pratique, chacun peut découvrir ses capacités et repousser ses limites. »

Elle se réjouit également de l’intérêt croissant pour cette discipline au Maroc, comme en témoigne la participation accrue des femmes lors de la cinquième édition du Morocco Backyard Ultra. Cet événement, désormais reconnu par l’Association internationale de trail running (ITRA), attire des compétiteurs de plus en plus nombreux, séduits par les bienfaits physiques et mentaux de cette pratique.

Une reconnaissance internationale à portée de main

La Team Maroc ne cesse de progresser sur la scène internationale. Lors du dernier championnat du monde par équipes, les efforts de l’équipe ont permis à Brahim Aldaz de se qualifier pour le championnat du monde individuel, prévu cette année aux États-Unis.

Cependant, cette montée en puissance se heurte à des obstacles financiers. « Nous manquons de sponsors et de partenaires pour développer ce sport au Maroc », regrette Kaoutar. « Pourtant, notre objectif principal est de représenter fièrement notre pays à l’international et de promouvoir cette discipline qui attire de plus en plus d’adeptes. »

Un avenir prometteur malgré les défis

Le Backyard Ultra, tout en étant un sport d’endurance exigeant, offre une véritable leçon de résilience et de dépassement de soi. Pour les athlètes marocains, il représente également une opportunité unique de briller sur la scène internationale, malgré le manque de moyens.

Avec des figures inspirantes comme Kaoutar Bendoumou et le soutien croissant de la communauté sportive, cette discipline pourrait bien s’imposer comme une activité incontournable au Maroc, attirant une nouvelle génération d’athlètes prêts à relever le défi.