

Un retour aux sources, une réinterprétation du voyage à travers le prisme du temps.
La montre LV II de Louis Vuitton Horlogerie refait surface, fusionnant héritage et modernité. Présentée en exclusivité lors du défilé Automne-Hiver 2025-2026, elle renoue avec l’ADN nomade de la Maison et célèbre un pan méconnu de son savoir-faire horloger. Imaginée en 1988 par Gae Aulenti, figure du design postmoderniste, cette pièce reprend aujourd’hui sa place parmi les objets emblématiques de Louis Vuitton.
Inspirée des pendules de voyage éditées par la Maison dès 1910, la LV II incarne une tradition où l’élégance ne se sépare jamais de la fonctionnalité. Ce modèle historique, désormais réinterprété en céramique noire ou verte, témoigne d’un travail minutieux de réédition, oscillant entre respect du design originel et adaptation aux exigences contemporaines. Avec un diamètre de 37 mm, un mouvement à quartz et des fonctions complètes (date, alarme, heures, minutes et secondes), la LV II se porte aussi bien au poignet qu’en sautoir, soulignant l’ambivalence entre bijou et instrument du temps.
Le choix de Louis Vuitton de mettre en lumière cette montre lors de son dernier défilé n’est pas anodin. Dans un monde où le luxe se redéfinit entre passé et futur, la Maison réaffirme son attachement aux objets patrimoniaux tout en les inscrivant dans une dynamique actuelle. Jean Arnault, directeur de la division horlogerie de la marque, déclarait récemment : « Nous avons une responsabilité envers notre héritage, mais aussi envers les générations futures. La réédition de la LV II est un pont entre ces deux horizons. »
Le design signé Gae Aulenti rappelle combien l’horlogerie peut être un terrain d’expérimentation pour les architectes et designers. Comme d’autres collaborations historiques dans le secteur du luxe, cette montre s’inscrit dans une lignée où formes, matériaux et usages sont repensés. La céramique, choisie pour cette réédition, symbolise l’engagement de Louis Vuitton vers une horlogerie plus durable et résistante aux épreuves du temps.
Si les montres de voyage ont progressivement laissé place aux modèles connectés et aux complications sophistiquées, la LV II prouve qu’un design visionnaire peut transcender les décennies. Sa versatilité – portée comme un bracelet classique ou transformée en pendentif – témoigne d’une vision du luxe plus libre, plus audacieuse, où l’accessoire s’adapte à celui qui le porte et non l’inverse.
Avec ce lancement, Louis Vuitton réaffirme son ambition dans l’horlogerie haut de gamme, un segment où la Maison ne cesse de gagner en légitimité. La manufacture de La Fabrique du Temps, intégrée en 2011, lui permet de rivaliser avec les plus grandes maisons suisses, tout en insufflant une approche propre à l’univers Vuitton : celle d’un luxe nomade, expérimental et intemporel.
Cette résurgence de la LV II ouvre-t-elle la voie à d’autres rééditions patrimoniales ? Le succès de cette montre pourrait bien inciter la Maison à explorer davantage son passé pour en extraire de nouveaux trésors. Dans un marché où le vintage et les pièces d’archives suscitent un engouement sans précédent, Louis Vuitton semble avoir trouvé la clé d’une réinterprétation juste et contemporaine de son héritage.