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Saad Lahjouji Idrissi : "Comediablanca s'affirme comme un rendez-vous culturel majeur au Maroc"

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Après le succès retentissant de la première édition, le Comediablanca Festival s'apprête à revenir plus grand, plus ambitieux et encore plus surprenant. Saad Lahjouji Idrissi, co-fondateur de l'agence Tendansia et président du festival, nous en dit plus sur les nouveautés qui attendent les festivaliers lors de cette deuxième édition. Un rendez-vous qui promet une expérience enrichie, une programmation variée, et un soutien renforcé aux jeunes talents marocains de l’humour.

Après le succès de la première édition, quelles nouveautés et surprises réserve cette deuxième édition du Comediablanca Festival ?

Cette deuxième édition marque une vraie montée en puissance. L’an dernier, on posait les bases. Cette année, on affirme une vision plus large, plus ambitieuse. Avec 4000 festivaliers attendus chaque soir, Comediablanca devient un rendez-vous culturel majeur, tout en gardant son esprit : celui de la proximité, de la découverte et du rire partagé.

Mais au-delà des chiffres, c’est surtout l’expérience que nous avons voulu enrichir. Cette année, on ne vient pas juste voir un spectacle, on vient vivre une expérience à part entière. Le village Comedia se transforme en un véritable lieu de vie, avec des performances spontanées, des ateliers, des rencontres avec les artistes… On rit, on échange, on apprend, on se laisse surprendre.

Nous avons aussi lancé un programme d’accompagnement pour les jeunes talents. Parce que faire émerger une nouvelle génération d’humoristes, ça passe aussi par la formation, l’écoute, le partage d’expérience. C’est une dimension essentielle du projet.

Et bien sûr, la programmation réserve de très beaux moments : deux galas d’exception avec Hanane El Fadili et Roman Frayssinet, des univers très différents, mais un même engagement pour un humour de qualité, accessible, et profondément humain.

La programmation annonce une grande diversité d’humoristes, aussi bien francophones qu’arabophones. Comment avez-vous sélectionné les talents de cette édition ?

On a commencé simplement : en se demandant quels artistes on aurait, nous-mêmes, envie de voir sur scène. Quels talents feraient vibrer le public ici, au Maroc. On voulait des noms forts, mais aussi des personnalités sincères, généreuses, proches du public. Et surtout, des artistes qui aiment le Maroc, qui ont une vraie envie d’y jouer, de partager quelque chose ici.

Ensuite, on a mis un point d’honneur à faire une place à la relève. Des talents prometteurs, parfois encore peu connus, mais en qui on croit profondément. Ce festival, c’est aussi pour eux. On ne voulait pas simplement programmer, on voulait soutenir, accompagner, donner un coup de projecteur à ceux qui méritent d’être découverts.

Et puis, évidemment, on a veillé à représenter différentes sensibilités, langues, styles… parce que l’humour est multiple, et c’est cette richesse qui rend le festival si vivant.

Le festival met également en avant de jeunes talents. Comment comptez-vous les accompagner et leur offrir une visibilité à long terme ?

C’est une priorité pour nous. Dès le départ, Comediablanca a été pensé comme un tremplin. Ce n’est pas juste une scène sur laquelle on les invite à monter une fois, c’est un véritable engagement sur la durée. On veut aider ces jeunes humoristes à structurer leur parcours, à se professionnaliser, et surtout à se faire une place dans un univers souvent difficile d’accès.

Concrètement, on met en place des résidences, des workshops, des moments de rencontre avec des artistes confirmés, mais aussi des temps de visibilité réelle face au public. Et surtout, on ne fait pas ça seuls : la Fondation Hiba, qui œuvre activement pour le développement culturel au Maroc, est un partenaire essentiel dans ce dispositif. Grâce à leur expertise et leur accompagnement, on peut aller plus loin, avec des programmes construits et un vrai suivi post-festival.

Notre ambition, c’est de créer un véritable écosystème autour de l’humour. Que ces jeunes talents ne soient pas seulement repérés, mais réellement accompagnés, soutenus, et mis en lumière sur le long terme.

Le festival ambitionne-t-il de s’exporter à d’autres villes marocaines ou même à l’international dans les prochaines éditions ?

Disons que Casablanca est notre point de départ… pas notre point d’arrivée. Le public est là, l’envie est là, et on sent qu’il y a une vraie attente, aussi bien dans d’autres villes du Royaume qu’au-delà des frontières. On reçoit déjà énormément de demandes et de messages d’intérêt, ce qui est très encourageant.

Mais on avance avec sérieux. L’idée, ce n’est pas de se disperser, mais de construire un modèle solide, qui puisse voyager sans perdre son âme. On veut que l’ADN de Comediablanca soit respecté partout où il ira : la qualité, la proximité, la mise en valeur des talents.

Alors… est-ce qu’on verra bientôt Comediablanca ailleurs ? Je dirais juste oui : stay tuned

Selon vous, en quoi un festival comme Comediablanca peut-il contribuer à la scène humoristique marocaine et à la reconnaissance des artistes locaux ?

Je pense qu’un festival comme Comediablanca peut jouer un rôle clé, à plusieurs niveaux. D’abord, en offrant une vraie visibilité aux artistes locaux, dans des conditions professionnelles, face à un public large et varié. C’est essentiel. Trop souvent, les humoristes marocains évoluent dans des cercles restreints, avec peu de moyens ou de relais. Ici, on leur donne une scène, mais aussi un écho.

Ensuite, il y a cette idée de légitimer l’humour comme un art à part entière. On sort de la simple ‘animation’ ou de la ‘blague de café’ pour affirmer que l’humour a sa place dans les grands rendez-vous culturels, qu’il mérite le même respect, le même soin, la même exigence.

Et puis, on crée du lien. Entre générations, entre langues, entre cultures. Le festival devient un espace de transmission, de dialogue, où les artistes marocains peuvent échanger avec d’autres talents venus d’ailleurs, s’inspirer, se projeter plus loin.
En fin de compte, notre ambition, c’est que Comediablanca contribue à structurer une vraie scène humoristique marocaine, dynamique, reconnue, et prête à rayonner bien au-delà de nos frontières.

Enfin, comment imaginez-vous Comediablanca dans 5 ou 10 ans ? Une référence en Afrique et dans le monde arabe ?

Dans cinq ou dix ans, j’imagine Comediablanca comme une référence incontournable, non seulement au Maroc, mais dans toute la région, et bien au-delà. Une présence dans plusieurs pays, avec des éditions qui se déploient en Afrique, dans le monde arabe, en Europe et pourquoi pas au Canada. Nous avons cette vision d’un festival qui traverse les frontières tout en restant fidèle à son ADN : célébrer l’humour dans sa diversité, et soutenir les artistes locaux.

Nous voulons que Comediablanca devienne un véritable incubateur de talents. Ces jeunes humoristes qu’on découvre aujourd’hui, nous les voyons demain comme des figures confirmées, des stars de la scène, qui continueront à porter le flambeau du festival et à faire rayonner l’humour marocain à l’international.

Et pourquoi pas, dans quelques années, une école Comediablanca, dédiée à la formation des futurs comédiens, humoristes et créateurs de contenu. Un lieu où l’on apprend, où l’on développe des projets, et où l’on donne à la nouvelle génération les outils pour aller plus loin, plus haut. Comediablanca sera un véritable écosystème, un vivier de talents, et une plateforme pour faire rayonner l’humour marocain sur la scène mondiale.