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Congélation de tissus ovariens : une révolution pour la fertilité au Maroc

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Un grand pas vient d’être franchi dans le domaine de la médecine reproductive au Maroc. Pour la première fois, un laboratoire médical situé à Rabat a réussi une procédure de congélation de tissus ovariens. Cette avancée inédite redonne de l’espoir aux femmes qui doivent suivre des traitements comme la chimiothérapie, en leur offrant une chance de préserver leur fertilité pour l’avenir.

Un espoir pour les patientes sous traitement

Cette prouesse médicale a été réalisée grâce à une équipe spécialisée qui a prélevé un échantillon de tissu ovarien sur une patiente de 18 ans, atteinte d’une tumeur cérébrale. L’intervention s’est déroulée en septembre à Casablanca, juste avant que la jeune fille ne commence sa chimiothérapie et sa radiothérapie. Cette intervention marque un tournant dans la prise en charge des femmes touchées par des traitements pouvant nuire à leur fertilité.

La chimiothérapie et la radiothérapie sont bien connues pour leur impact destructeur sur les ovaires, souvent rendant la conception impossible après la guérison. Avec la technique de congélation des tissus ovariens, il devient possible d’extraire, congeler, et stocker les tissus reproducteurs avant le début des traitements. Ces fragments d’ovaire pourront être réimplantés plus tard, permettant ainsi à la patiente de retrouver une fonction ovarienne naturelle et d’envisager une grossesse sans avoir nécessairement recours à la fécondation in vitro.

Une technique adaptée aux femmes de tout âge

La procédure, supervisée par la docteure Bahaa Benamr, est simple mais précise. Les tissus ovariens sont extraits puis découpés en petits fragments avant d’être congelés. Si des ovocytes sont détectés dans le tissu, ils sont également conservés, maximisant ainsi les chances de conception future. Cette technique est particulièrement intéressante pour les jeunes filles, car il est possible de préserver des tissus même en l'absence d’ovocytes, rendant la procédure accessible aux patientes prépubères.

Un exemple marquant a été évoqué par la docteure Benamr : une petite fille âgée de seulement trois mois a bénéficié de cette procédure, devenant ainsi la plus jeune patiente au monde à avoir ses tissus ovariens congelés. Ces avancées montrent à quel point la médecine reproductive évolue pour répondre aux besoins des patientes, quel que soit leur âge.

Un taux de réussite encourageant

Les résultats obtenus avec cette méthode sont prometteurs : selon les spécialistes, le taux de réussite des grossesses naturelles après réimplantation peut atteindre 30 %. Une fois le traitement terminé, les tissus sont réimplantés, permettant aux patientes de produire à nouveau des ovocytes et de retrouver un cycle menstruel normal.

Cette technique évite également la lourdeur émotionnelle et financière d’une fécondation in vitro, offrant une solution plus naturelle et souvent plus adaptée aux patientes ayant surmonté des traitements agressifs.

Une avancée soutenue par le cadre législatif marocain

Cette innovation médicale s’inscrit également dans un cadre légal au Maroc. L’article 24 de la loi n° 47.14, qui régit l’assistance médicale à la procréation, précise que toute personne exposée à un traitement pouvant affecter sa fertilité a le droit de conserver ses gamètes ou tissus reproductifs. Cette législation accompagne et facilite ces progrès médicaux, donnant aux femmes davantage de contrôle sur leur parcours de maternité.

Une nouvelle perspective pour la médecine marocaine

La docteure Bahaa Benamr souligne l’importance de développer ces techniques de préservation de la fertilité au Maroc. Grâce à cette avancée, les femmes confrontées à des traitements lourds comme la chimiothérapie ou la radiothérapie peuvent désormais envisager l’avenir avec plus de sérénité. La congélation des tissus ovariens ouvre une nouvelle voie, permettant à ces patientes de préserver leur fertilité et de réaliser leur rêve de maternité, malgré les obstacles.

Cette procédure marque un tournant décisif pour la médecine reproductive au Maroc, montrant que l’innovation peut aussi rimer avec espoir. Une avancée qui, espérons-le, sera suivie de nombreuses autres, au service des femmes et de leur bien-être.