

Avec son deuxième roman, Le sens de la fuite, Hajar Azell s'impose parmi les finalistes d'un prix prestigieux qui célèbre la littérature francophone.
Le 13 mai dernier, le monde littéraire francophone a découvert les six finalistes du tout nouveau prix littéraire du Quai d’Orsay. Parmi eux, la romancière marocaine Hajar Azell, sélectionnée pour son deuxième roman, Le sens de la fuite (Gallimard). Une nouvelle qui marque un tournant dans sa carrière et renforce sa place croissante au sein de la scène littéraire francophone.
Lancé sous la présidence de Pierre Haski, journaliste et président de Reporters sans Frontières, ce prix littéraire ne ressemble à aucun autre. Il se distingue par son ambition de mettre en lumière des œuvres explorant l’étranger, le lien à l’autre et les notions d’ailleurs. Mais ce n’est pas tout : le prix engage également la communauté diplomatique, en invitant les finalistes à suivre des ambassadrices et ambassadeurs aux quatre coins du globe. Les villes sélectionnées, allant de Rabat à Bangkok, offrent aux écrivains une immersion unique, qui sera suivie d’une production littéraire inspirée de cette expérience.
Le lauréat, qui sera annoncé prochainement, recevra une dotation de 10 000 euros. Cependant, tous les finalistes bénéficieront de cette opportunité d’immersion, soulignant l’esprit inclusif et enrichissant de ce prix.
Dans Le sens de la fuite, Hajar Azell plonge ses lecteurs dans l’histoire d’Alice, une jeune reporter qui parcourt le Moyen-Orient au gré des révolutions arabes. À Beyrouth, au Caire, puis en Syrie, Alice poursuit sa soif d’être au cœur des bouleversements politiques, jusqu’à ce que ses limites soient mises à l’épreuve. Son périple, à la fois physique et intérieur, la ramène à Paris, où une rencontre inattendue l’entraîne en Algérie sur les traces de ses origines.
Ce roman, écrit avec une plume incisive et sensible, explore les thèmes universels de l’exil, de la quête de soi et des tensions entre héritage et modernité. Portrait d’une femme vibrante et passionnée, Le sens de la fuite reflète également les enjeux géopolitiques du monde contemporain, tout en restant profondément intime.
Née au Maroc, Hajar Azell est bien plus qu’une romancière. Diplômée en philosophie et en management, elle évolue également en tant qu’entrepreneure culturelle et enseignante universitaire. Entre 2013 et 2020, elle a dirigé le webmagazine Onorient, une plateforme dédiée aux arts et à la culture dans le monde arabe.
Son premier roman, L’envers de l’été (Gallimard), avait déjà suscité l’intérêt des critiques par sa capacité à explorer les questions d’identité et d’héritage. Avec Le sens de la fuite, elle confirme son talent pour capturer des récits où les histoires personnelles croisent les grands mouvements collectifs.
La sélection d’Hajar Azell parmi les finalistes de ce prix prestigieux est une reconnaissance méritée de son talent et de sa vision unique. Elle s’inscrit aussi dans un contexte plus large où les voix féminines et issues de la diversité gagnent du terrain sur la scène littéraire internationale.
Ce succès souligne également l’importance des récits qui transcendent les frontières géographiques et culturelles, à une époque où le dialogue entre les cultures est plus crucial que jamais.
Qu’elle remporte ou non le prix, la nomination d’Hajar Azell ouvre de nouvelles perspectives pour sa carrière. À travers ses écrits, elle continue de poser un regard à la fois intime et universel sur le monde, offrant à ses lecteurs des récits qui résonnent profondément.
Avec Le sens de la fuite, Hajar Azell ne se contente pas de raconter une histoire ; elle invite ses lecteurs à un voyage intérieur, à la découverte de l’autre et, surtout, d’eux-mêmes. Une invitation qui, sans aucun doute, continuera de trouver écho bien au-delà des frontières francophones.