

Au cœur de l’été, Casablanca prend des airs de grande scène à ciel ouvert. Du 3 au 12 juillet, la ville vibre au rythme de Jazzablanca, un festival devenu incontournable, qui dépasse largement les codes du simple rendez-vous musical. Entre concerts gratuits dans les parcs, fanfare dans les rues et grandes scènes à Anfa Park, l’événement invite à redécouvrir la ville à travers les émotions d’une bande-son vivante, locale et cosmopolite.
L’esprit de cette 18ᵉ édition ? La rencontre. Celle des Casablancais avec leur ville, celle des artistes avec un public curieux, celle de sons d’ailleurs avec des racines marocaines assumées. À contre-courant des festivals ultra-formatés, Jazzablanca cultive une dimension humaine, chaleureuse et accessible. Le parc de la Ligue Arabe, véritable oasis urbaine, accueille la scène “Nouveau Souffle”, pensée comme une respiration au milieu du béton. Ici, le jazz flirte avec les traditions gnaoua, le blues saharien ou les chants populaires marocains revisités.
Quatre soirées en accès libre réuniront ainsi des voix et des musiciens qui réinventent le paysage musical marocain. Le groupe Daraa Tribes, né dans les confins du Sud, ouvrira le bal avec une énergie brute et solaire. Mehdi Qamoum, maître du guembri électrique, offrira une immersion sensorielle entre rythmes ancestraux et groove moderne. Le jeune Anas Chlih et son quintet mêleront jazz et influences locales avec une élégance rare. Enfin, la voix profonde de Soukaina Fahsi viendra refermer ce cycle musical, avec des textes puissants portés par des sonorités nourries d’Afrique, de flamenco et de jazz.
Mais Jazzablanca ne s’arrête pas là. L’âme de la Nouvelle-Orléans descendra dans les rues de Casablanca, portée par la fanfare vibrante du tromboniste Glen David Andrews. Chaque fin d’après-midi, du centre-ville à la Corniche, les passants seront invités à suivre cette parade festive, joyeuse, imprévisible — un clin d’œil à une tradition qui place la musique au cœur de l’espace public.
À Anfa Park, les grandes scènes accueilleront quant à elles une programmation éclectique et exigeante. D’un soir à l’autre, on y croisera Seal, Hindi Zahra, les Black Eyed Peas, Kool & The Gang, ou encore Oum et Ibrahim Maalouf. Entre chaque concert, des zones de détente, une offre culinaire variée et une ambiance pensée pour le confort du public rappellent que Jazzablanca, plus qu’un festival, est aussi un art de vivre.
L’événement célèbre également la richesse de la scène féminine. Des artistes comme Emel, Dominique Fils-Aimé ou Tif portent haut les couleurs d’un jazz au féminin, audacieux, intime, universel. Des voix qui racontent le monde, ses douleurs, ses beautés, ses métissages.
Jazzablanca 2025 s’affirme ainsi comme un manifeste culturel à part entière : une invitation à ralentir, à écouter, à partager. Une façon poétique de réconcilier la ville et ses habitants autour de ce langage universel qu’est la musique.
Profitant de son passage à Casablanca, la chanteuse...