

Longtemps confinée à l’intimité, la lingerie s’impose désormais comme un vêtement d’extérieur assumé. Bustiers, bodys satinés, caracos délicats ou bralettes apparentes quittent la chambre pour défiler dans la rue, au bureau ou lors des soirées branchées. Mais derrière cette tendance qui bouscule les codes, une question se pose : simple provocation esthétique ou véritable affirmation de soi ?
Porter de la lingerie en public n’est pas qu’une affaire de style, c’est aussi une revendication. Pour de nombreuses femmes, c’est une manière de reprendre possession de leur corps et de leur image, en détournant des pièces autrefois associées à la séduction masculine pour les transformer en symboles d’assurance et de liberté. Le corset, hier instrument de contrainte, devient aujourd’hui un accessoire de puissance.
Cette audace séduit particulièrement la jeune génération, nourrie par les icônes pop et les réseaux sociaux. Rihanna, Zendaya ou encore Dua Lipa n’hésitent pas à mélanger lingerie et streetwear, transformant un soutien-gorge en top minimaliste ou un body en pièce phare d’un look du quotidien. Une esthétique qui inspire les fashionistas et contribue à normaliser ce mélange des genres.
Cependant, ce style suscite aussi le débat. Pour certaines, il reste une mode trop sexualisée, difficile à porter hors du cadre des soirées ou des podiums. Pour d’autres, il symbolise au contraire l’évolution d’une féminité qui ne s’excuse plus d’être visible et assumée. L’enjeu, finalement, réside moins dans le vêtement que dans l’intention : porter de la lingerie comme vêtement d’extérieur par choix personnel, et non pour répondre à une injonction.
Entre audace et empowerment, la lingerie visible ouvre donc un champ d’expression inédit. Plus qu’un simple effet de mode, elle raconte une histoire : celle d’une génération de femmes qui redéfinit la sensualité en la liant à la confiance en soi et à l’affirmation de sa propre identité.