

Les Marocain(e)s et la chirurgie esthétique Je ne vous apprends rien en vous disant Les Marocaines sont très coquettes et très soucieuses de Leur physique. Et si dans Le temps on préférait Les femmes rondes, avec un tatouage sur Le visage, Les critères de beautés d’aujourd’hui sont totaLement différents. KyLie Jenner, Kim Kardashian, BeLLa & Gigi Hadid sont parmi ceLLes que certain(e)s marocain(e) s considèrent comme des femmes à La beauté parfaite. Pour Leur ressembLer, une seuLe soLution, La chirurgie esthétique, qui devient de pLus en pLus décompLexée au Maroc. 1 - Miroir, dis-moi qui est la plus belle Nos ancêtres aimaient Les femmes blanches, rondes aux cheveux Lisses. Ces critères qui semblent anodins, témoignent plutôt de marqueurs sociaux significatifs. La peau blanche veut dire qu’elle a grandi sans avoir à sortir pour travailler. Le Léger surpoids supposait qu’elle mange à sa faim et qu’elle est bien apte à porter une descendance. Les cheveux longs et lisses rappellent...la toison intime. Autre critère de beauté d'antan surprenant, la pilosité, considérée comme un signe de fécondité ! Mais les temps ont bien changé et la mondialisation ainsi que l’accès à internet y ont grandement participé. Et si les critères de beauté différent d'une culture à une autre, je ne peux m’empêcher de remarquer l’uniformisation de la beauté féminine. Cheveux longs, grosse Pretties poitrine, taille fine et une cambrure à la limite de la scoliose... En fait, pour être au goût de la majorité, il faut ressembler à Kylie Jenner. L’avènement m.----------------3 des réseaux sociaux et du partage de photos y est pour quelque chose. Les posts les plus populaires et souvent Les plus lucratifs, sont ceux de ces jeunes femmes magnifiques, aux courbes harmonieuses, sans cellulite et sans un poil qui dépasse. Bien souvent, elles semblent heureuses en amour et vivent dans le luxe et l'opulence. Le lien de cause à effet est plutôt simple à faire : Plus on est belle, plus on est heureuse et riche. Et même si on sait au fond que ces photos sont retouchées, on ne peut s’empêcher d’envier ce corps et cette vie de rêve. Ceci a profondément impacté Le domaine de la chirurgie esthétique au Maroc. D’une part, avec des patientes/instagrammeuses qui cherchent à ressembler à leurs icônes influenceuses, d'autre part avec des praticiens qui ont compris que les réseaux sociaux étaient un moyen ultra-efficace de communiquer à Large échelle et par-dessus tout, de vulgariser une pratique naguère réservée à l'élite. 2 - Réseaux sociaux et bistouri «Les réseaux sociaux ont fondamentalement changé notre approche par rapport aux promesses faites aux patients et ont modifié la relation du patient avec les chirurgiens esthétiques. Dans un premier temps, Facebooh, qui a rapproché les gens, a permis aussi de faire connaître les chirurgiens les plus connus puis plus récemment Instagram s'est imposé comme LE media de notre spécialité en permettant de faire connaître les dernières techniques et les dernières technologies en temps réel. Instagram a également permis aux chirurgiens du monde entier de montrer leur travail et d’échanger avec ddutres spécialistes du monde au même titre qu'un site informatif.» Docteur Guessous, chirurgien plasticien à Casablanca Les photos avant/après une opération, les bouches repulpées, Les rides effacées, les fesses rebondies et Les nez qui s'affinent sont devenus légion sur les réseaux sociaux. Instagram est devenu une source d'inspiration pour les patientes, qui se composent un physique sur mesure. «La demande est de plus en forte, venant de tous les milieux sociaux, sans doute à cause Pretties des réseaux sociaux et surtout d'instagram. Les internautes y suivent beaucoup de chirurgiens dans le monde entier et peuvent ainsi y voir des pratiques, techniques particulières qu’ils vont ensuite chercher dans leur propre pays. C'est ainsi que ça a commencé avec le brazilian butt lift. Il a été lancé au Brésil, puis est arrivé aux Etats-Unis, avant d'être associé à la silhouette de Kim Kardashian... Et aujourd’hui tout le monde veut une taille fine avec des fesses bombées. Il y a une communauté qui aime ça.» analyse le docteur El Kouhen La demande est devenue plus précise mais également plus extravagante. La clientèle est de plus en plus jeune, car complexée de ne pas correspondre aux canons de beauté qu’elle retrouve sur leur feed. Le docteur Bensouda s’inquiète : «Elles viennent avec des photos de stars, pour avoir le même ovale de visage qu’une actrice, le nez d’une Pretties célébrité, je reçois beaucoup dejeunes filles à la recherche d’une image irréelle. Ce phénomène concerne 10% de la population et se nomme la dismorphophobie. Les personnes qui y sont sujettes ne s’acceptent pas, sont à la recherche d'une autre image d’elles-mêmes et quoiqu’on fasse, ne seront jamais satisfaites.» De Leur côté, les hommes n’échappent pas à la tendance, même s’ils restent minoritaires par rapport aux femmes, la pression et les attentes sociales n’étant pas les mêmes pour les deux sexes. Ils sont généralement plus intéressés par Les greffes de cheveux, Les rhinoplasties et La chirurgie des paupières. 3 - S’accepter enfin comme on est ? Je suis loin d'être contre la chirurgie esthétique, bien au contraire. Je pense que cela peut être un bon moyen de s'aimer et de s’accepter. Mais je suis contre l’uniformisation de La beauté car selon moi, il n’existe pas de beauté unique. La beauté d’une personne se trouve aussi dans sa culture, sa façon d'être, son esprit et surtout sa confiance en soi. C’est se regarder dans le miroir en se disant que la plus belle c’est moi et que nulle n’est supérieure ou inférieure à moi. La chirurgie esthétique n’est finalement qu’une quête de bien-être, déguisée en quête de beauté et de plaisir. Et le bien- être passe avant tout par une profonde connexion et connaissance de soi, et non pas par L’image que Les autres renvoie de nous. Pour finir, j’aimerai vous rappeLer L'histoire d’amour popuLaire de Quaïs, fîLs d’une iLLustre famiLLe qui tombe fou d’amour de LeïLa. Lejeune homme, poète, chante son amour et décLenche La coLère du CaLife qui fait venir La jeune femme pour découvrir sa grande beauté. Le CaLife découvre avec surprise que LeïLa est une femme banaLe. IL décide aLors de faire venir Qaïs et L'interroge : Pourquoi aimes-tu cette femme qui n’a rien d'extraordinaire ? ELLe est moins beLLe que La moins beLLe de mes femmes. Et Qaïs répond : C’est parce que vous n’avez pas mes yeux. Je vois sa beauté et mon amour pour eLLe est infini. FinaLement, peut-être que La beauté se mesure à travers Le regard de ceux qui nous aiment Le pLus. I Fadwa BERRAMOU
Profitant de son passage à Casablanca, la chanteuse...