« Promised Sky » sacré Étoile d’Or au Festival de Marrakech
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Le Festival International du Film de Marrakech a refermé ses portes sur une note d’émotion forte. Samedi soir, au Palais des Congrès, le Jury a dévoilé le nom du lauréat de l’Étoile d’Or, distinction suprême d’une compétition qui attire chaque année le regard du monde cinéphile. C’est Promised Sky, réalisé par la Tunisienne Erige Sehiri, qui a remporté les faveurs du Jury, confirmant l’attention particulière portée cette année aux récits intimistes et aux voix féminines du cinéma contemporain.
Un récit de solidarité dans un monde en tension
Dans Promised Sky, Erige Sehiri tisse le destin de trois femmes dont les trajectoires se croisent dans une maison modeste de Tunis. Marie, ancienne journaliste devenue pasteure ivoirienne, y accueille Naney, une jeune mère déterminée à se reconstruire, ainsi que Jolie, étudiante animée par un sens aigu de responsabilité envers les siens. L’équilibre fragile de ce foyer prend une tournure inattendue lorsqu’apparaît Kenza, quatre ans, rescapée d’un naufrage.
Ce huis clos devient alors le théâtre d’une solidarité spontanée, à la fois lumineuse et inquiète, dans un contexte social marqué par l’instabilité et l’incertitude.
Une écriture filmique entre fiction et réel
Interrogée à l’issue de la projection, Erige Sehiri confie avoir conçu le film en brouillant volontairement les pistes entre documentaire et fiction. Présenté en ouverture de la section « Un Certain Regard » lors du dernier Festival de Cannes, Promised Sky s’appuie sur une mise en scène dépouillée, attentive aux gestes du quotidien et aux silences qui en disent long.
Pour la réalisatrice, cette hybridation est un moyen de confronter le spectateur à la matière du réel sans renoncer à la liberté narrative. Elle évoque une « boîte à outils » où chaque registre — fictionnel ou documentaire — est convoqué pour servir l’émotion et la compréhension, sans jamais diluer l’identité de l’un ou de l’autre.
Un palmarès qui s’inscrit dans la ligne du festival
En couronnant Promised Sky, Marrakech poursuit son engagement en faveur d’un cinéma qui explore les fractures sociales tout en mettant l’humain au centre. Le film, porté par des interprètes d’une grande justesse, trouve dans ce prix une reconnaissance internationale qui devrait accompagner sa diffusion dans les mois à venir.
La 22e édition du festival se clôt ainsi sur un souffle d’espoir, celui d’un cinéma qui raconte les solidarités invisibles et les combats silencieux, avec une sensibilité qui dépasse les frontières.




