Cinéma et télévision
AYWA : Quand l’Afrique filme son futur au féminin
Le 27 octobre dernier, la Cinémathèque de Rabat a vibré au rythme des rires, des émotions et des premiers films d’une génération de réalisatrices africaines prêtes à bousculer les codes. La cérémonie de clôture de la résidence panafricaine African Young Women in Action (African Young Women in Action) a marqué la fin de six semaines d’une aventure artistique et humaine intense, où dix jeunes femmes venues des cinq sous-régions d’Afrique ont relevé un défi de taille : écrire, tourner et finaliser un court-métrage à partir d’une page blanche.
Quand l’Afrique filme son futur au féminin
Portée par la Fondation Tamayouz Cinéma, en partenariat avec l’UNESCO et plusieurs acteurs publics et privés, AYWA s’impose comme un laboratoire inédit de création sur le continent. Sélectionnées parmi plus de 400 candidatures, les participantes ont suivi un parcours complet : écriture, tournage et post-production, encadrées par des professionnels confirmés. À la clé, dix films inédits, dix univers, dix regards féminins sur l’Afrique d’aujourd’hui.
Sous le mentorat du cinéaste Hicham Lasri, la résidence s’est déroulée entre Rabat, Casablanca et Marrakech, dans une atmosphère de travail exigeante mais bienveillante. « AYWA est née d’une volonté de réinventer ce qu’est une résidence : partir d’une idée forte et mener ces jeunes réalisatrices d’une page blanche à un film abouti en six semaines », explique Hicham Lasri.
De son côté, Lamia Chraibi, présidente de la Fondation Tamayouz Cinéma et fondatrice du programme, rappelle l’ambition première du projet : « AYWA n’est pas seulement une résidence, c’est une plateforme pour faire émerger de nouvelles voix et affirmer que l’Afrique peut produire un cinéma libre, ambitieux et authentique. »
Dix femmes, dix regards
Les films, projetés pour la première fois à la Cinémathèque, ont dévoilé la richesse d’un continent en mouvement : des récits intimes, politiques, poétiques — tous portés par une même énergie de liberté. « Getting to know different cultures and being inspired by their stories and heritage was eye-opening », confie Wissal Jabri, réalisatrice marocaine, marquée par l’expérience. Pour Abigail Kelapile (Botswana), « ce n’est pas seulement apprendre à raconter une histoire, mais comprendre pourquoi on veut la raconter ».
AYWA, c’est plus qu’une résidence : c’est un manifeste pour un cinéma africain au féminin, libre, audacieux et ancré dans son époque. Entre échanges, transmission et sororité, ces dix jeunes femmes ont prouvé qu’un autre regard sur l’Afrique est non seulement possible, mais déjà en marche.
