Wijdane Merdad : une symphonie méditerranéenne triomphe au festival du couscous
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La gastronomie, ce langage universel qui transcende les frontières, trouve une nouvelle expression dans un plat ancestral : le couscous. Ce symbole de convivialité qui unit les cultures à travers la Méditerranée connaît aujourd'hui une renaissance en Europe, portée par des chefs visionnaires comme la Marocaine Wijdane Merdad. Lors de la 26ᵉ édition du Cous Cous Fest à San Vito Lo Capo, en Sicile, son triomphe a mis en lumière l’équilibre subtil entre tradition et innovation dans la cuisine marocaine. Ce succès n’est pas uniquement culinaire : il reflète aussi une évolution socioculturelle, où le couscous devient un vecteur de dialogue et d’inspiration internationale.
Une réinvention audacieuse du couscous
Originaire du Maroc, Wijdane Merdad n’a jamais perdu de vue l’essence de sa cuisine familiale, transmise par sa grand-mère et ancrée dans la tradition amazighe. Mais cette cheffe audacieuse ne s’est pas arrêtée à une simple reproduction des recettes classiques. Son plat primé, intitulé Symphonie de saveurs méditerranéennes, illustre parfaitement sa capacité à moderniser un patrimoine tout en honorant ses racines.
Pour surprendre les papilles du jury sicilien, Wijdane a choisi une approche rare : un couscous sucré, véritable hommage à la diversité des saveurs méditerranéennes. Les grains de semoule, roulés à la main et cuits à la vapeur, ont été sublimés par un bouillon parfumé à l’anis étoilé, à la cannelle et aux clous de girofle. À cette base raffinée, elle a ajouté des fruits confits, des noix de cajou grillées, et une mousse de yaourt délicatement aromatisée à la verveine. Cet équilibre entre douceur et fraîcheur a conquis le palais des juges, tout en incarnant une vision contemporaine de la gastronomie marocaine.
Le Cous Cous Fest : une scène mondiale pour la diversité culinaire
Le Cous Cous Fest, organisé chaque année à San Vito Lo Capo, n’est pas seulement un concours gastronomique. C'est un événement où la cuisine devient un outil de dialogue interculturel. Sous le slogan « Make Cous Cous Not War », ce festival rassemble des chefs du monde entier : Maroc, Italie, Tunisie, Espagne, Philippines, et bien d'autres.
L’édition de cette année a confirmé l’intérêt croissant pour les cuisines authentiques et artisanales. Dans un monde où l’industrialisation alimentaire gagne du terrain, des chefs comme Wijdane Merdad rappellent l’importance du geste manuel, de la patience et de l’art de raconter une histoire à travers un plat. Sa victoire, saluée par la presse internationale, reflète un engouement européen pour les saveurs exotiques et un respect renouvelé pour la cuisine méditerranéenne.
Le couscous, un symbole d’intégration en Italie
En Italie, le couscous n'est plus perçu comme une spécialité « étrangère ». En Sicile, il a été intégré au patrimoine culinaire local, notamment grâce à Trapani, où une version régionale du plat a obtenu une reconnaissance officielle. Cet engouement dépasse la cuisine : il reflète une société en mutation, où les échanges culturels enrichissent les identités locales.
Le Cous Cous Fest incarne cette dynamique. Des équipes internationales collaborent, expérimentent et partagent leurs savoir-faire, dans une atmosphère où la compétition laisse place à la célébration des différences. Cette année, l’Italie a décroché la deuxième place, confirmant que ce plat, initialement importé, est désormais profondément enraciné dans la culture culinaire du pays.
Un avenir prometteur pour le couscous
Fort de son succès, Wijdane Merdad prépare actuellement un livre de cuisine qui mêlera récits personnels, techniques ancestrales et innovations modernes. Ce projet promet de tisser des liens entre le Maroc, l’Italie et d’autres régions méditerranéennes, tout en explorant l’évolution du couscous dans un monde globalisé.
Mais au-delà des livres ou des concours, une question cruciale se pose : comment préserver l’authenticité du couscous face aux défis de l’automatisation et de l’industrialisation ? Tandis que le couscous instantané gagne du terrain sur le marché, des chefs comme Wijdane défendent un retour aux sources : une cuisine artisanale, riche en histoire et en humanité.
Le couscous, un plat universel en constante évolution
Le parcours de Wijdane Merdad illustre une réalité importante : le couscous ne se limite pas à une tradition figée. Il est un pont entre les cultures, une source d’inspiration pour les jeunes chefs et un symbole de partage. En Italie comme au Maroc, il devient un outil de création et d’innovation, tout en rappelant l’importance de la transmission des savoir-faire.
Alors que la gastronomie mondiale s’ouvre de plus en plus à la diversité, le couscous s’impose comme un plat universel, capable d’incarner des valeurs d’unité, de patience et de générosité. Avec des talents comme Wijdane Merdad à la barre, l’avenir du couscous s’annonce aussi riche et varié que ses saveurs.
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