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L’orgasme féminin

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Dès qu’on commence à savoir ce qu’est le sexe, on comprend très vite que l’orgasme en est le but. Mais dépendamment du genre dans lequel vous naissez (homme ou femme), vous avez sûrement eu des messages différents sur la jouissance. Le cliché le plus flagrant qui me vient en tête est que les hommes jouissent plus facilement et à tous les coups (faux) et que les femmes n’ont des orgasmes que si elles sont amoureuses de leur compagnon (tout aussi faux). Cette semaine, nous allons nous pencher sur le graal de la sexualité : L’orgasme féminin.

La télévision et les films nous montrent que l’orgasme masculin est facile à atteindre, parfois trop facile même, mais que l’orgasme féminin peut être parfois plus complexe. Bien que les femmes disposent de tout un arsenal spécifiquement tourné vers le plaisir (salut cher clitoris), une étude intitulée « Women’s report on faking orgasms », réalisée par The Journal of Sex Research en 2010, montre que plus de la moitié des femmes ont déjà simulé lors d’un rapport sexuel.

Et selon une étude réalisée en 2017 sur un échantillon de 50.000 personnes toutes nationalités confondues, 95% des hommes ont déclaré atteindre l’orgasme a tous les coups contre seulement 65% des femmes. Pourquoi tant de disparité dans ces chiffres ? Et pourquoi en savons-nous si peu sur l’orgasme féminin alors que nous avons plus ou moins fait le tour de celui de nos amis les hommes ?

Physiologiquement parlant, ce qui se rapproche le plus de l’activité cérébrale pendant un orgasme est… une crise d’épilepsie. Pendant ce laps de temps, qui dure entre 20 et 60 secondes, le cerveau reçoit de l’oxygène et des nutriments en très grande quantité. Et d’après les neurologues, l’orgasme est très bon pour nos neurones, car il s’apparenterait à de la cardio, pour notre cerveau.

Cette même activité cérébrale pendant l’orgasme est la même pour les deux sexes. La plus grande différence est visible après l’orgasme : Le cerveau masculin traverse une période réfractaire pendant laquelle il ne réagit plus à la stimulation génitale. Mais cela est loin d’être le cas pour les femmes : leurs cerveaux réagissent tout autant, et même plus, après le premier orgasme. C’est pour cette raison que les femmes peuvent avoir des orgasmes multiples et les hommes…non !

Mais concrètement, qu’est-ce-que ça fait de jouir ?

« Un goût de sucre dans la bouche », « des ondes de la tête aux pieds », « un manège de sensations »… Cependant, les femmes expérimentent souvent le plaisir sans pour autant atteindre l’orgasme. Selon The Journal of Sexual Medecine paru en 2005, 16 à 21% des femmes n’ont jamais connu d’orgasmes et pour certaines d’entre-elle, cela ne serait qu’un mythe !

Cette méconnaissance de la jouissance féminine vient peut-être du fait qu’on n’en parle jamais et que lorsqu’on évoque le sujet, c’est souvent pour dire que « l’homme éjacule et c’est ce qui fait des bébés ».

Anyway, une des raisons qui expliquent ce manque d’orgasme est qu’on n’apprend tout simplement pas aux femmes comment en avoir. Les informations qu’on daigne nous donner autour de la sexualité féminine, tournent généralement autour des règles, de la reproduction ou des IST/MST. Pire encore, quand des films ou des séries en parlaient, ça donnait des scènes où les femmes jouissaient en quelques minutes, par pénétration, ce qui est très loin de la réalité.

Seulement 18% des femmes peuvent jouir par le seul fait de la pénétration d’après une étude réalisée par le Journal of Sex and Marital Therapy (2017). Pour le reste, c’est-à-dire 82% des femmes, l’orgasme ne peut être atteint que par la stimulation directe ou indirecte du clitoris.

Mais pendant longtemps, les écrits officiels sur le clitoris et la santé des femmes étaient rédigés par des hommes, ce qui explique pourquoi l’un des plus grands mythes sur l’orgasme féminin a autant perduré : le fait qu’il existe deux types d’orgasme, le vaginal et le clitoridien.

Tout a commencé avec Freud. Dans ses trois essais sur la théorie sexuelle, Freud écrit que pendant la puberté, le centre du plaisir féminin est censé se déplacer du clitoris au vagin, ce qui veut dire finalement que la maturité sexuelle d’une femme vient du fait qu’elle ne jouisse que via la pénétration. Freud pensait aussi que certaines pathologies telles que l’hystérie ou la névrose, viendraient de la stimulation clitoridienne à l’âge adulte.

Des milliers de femmes ont été diagnostiquées hystériques au 19ème siècle et ont été victimes de clitorectomies, un type de mutilation génitale qui signifie l’ablation du clitoris, barbarie encore pratiquée de nos jours pour des raisons culturelles ou religieuses. De nos jours, plus de 200 millions de femmes à travers le monde ont été victimes de mutilation génitale.

Le plaisir est donc un privilège.

Historiquement, tout le monde n’y a pas droit. Pourtant, pendant certaines époques, le plaisir féminin était accepté et même recherché : Dans des textes tels que le Kâma-Sûtra ou Le Lotus d’Or, un roman érotique de la dynastie Ming. Dans des paroles de blues des années 1920 qui parlaient de femmes prenant leur plaisir en main tels que Ma Rainey dans « Prove it on Me Blues ». Mais ces cas sont les exceptions qui confirment la règle.

Il a fallu attendre 1998 et une simple dissection pour que l’urologue australienne Helen O’Connell et son équipe découvrent la puissance prodigieuse du clitoris. On sait désormais que l’orgasme vaginal n’existe pas et que tous les orgasmes sont clitoridiens. Mais, certaines femmes ont reconnu avoir eu des orgasmes par stimulation des seins ou grâce à des pensées érotiques. Certaines ont même déjà joui en dormant. Le clitoris n’a donc pas encore livré tous ses secrets.

D’autre part, une étude réalisée sur un échantillon de 3.000 femmes a démontré qu’il peut être difficile de reconnaître ce qu’est vraiment un orgasme, les scientifiques eux-mêmes ignorent si tous les orgasmes féminins s’expriment de la même manière. La science a également ignoré le fait que 8 à 20% des femmes ont des douleurs lors des rapports sexuels. Pendant plus d’un siècle, les douleurs féminines ont été définies comme du vaginisme et traitées en tant que causes psychologiques jusqu’en 2013, où on les a officiellement reconnues comme un trouble douloureux physique.

Vu tout ce que la science ignore sur les ressentis féminins sur le sexe, de nombreuses femmes en apprennent plus via la télévision, les séries ou la pornographie, qui sont loin de faire la belle part de l’orgasme féminin. Dans notre éducation également, on ne nous apprend pas à demander ce qu’on veut et à rechercher le plaisir, on nous apprend à satisfaire celui de notre partenaire qui en retour est censé savoir comment nous faire jouir. Tout cela est totalement contreproductif.

Communiquer avec son partenaire sur ses envies, faire des expériences, demander… Bref établir un dialogue avec son compagnon permet de mieux connaître son corps et de ressentir plus de plaisir. On ne pousse pas assez les femmes à prendre en main leur plaisir, à découvrir leur intimité de manière individuelle, c’est-à-dire via la masturbation. Pourtant, les femmes qui se masturbent ont plus de chances de jouir en compagnie de quelqu’un d’autre.

Finalement notre conseil serait de ne pas forcément chercher à absolument à atteindre un objectif, au risque de passer à côté du plaisir du moment passé. Oubliez vos craintes et vos complexes et laissez votre partenaire s’occuper de SON excitation. Focalisez-vous sur la vôtre. Bref, soyez un peu égoïste, pour votre plaisir à tous les deux.

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