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Dans l’écran d’Amir Rouani

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« C’est les gens qui font les choses et non pas les choses qui font les gens. »

Amir Rouani est certainement l’un des réalisateurs marocains les plus courus et pour cause, il a à son actif de nombreux succès dont la série humour L’Couple avec Hassan El Fad, les clips "Lamaâlem" de Saâd Lamjarred et «Lazem Alina Nsebro» de Zouhair Bahaoui pour n’en citer que certains. Ce qui le différencie et fait son unicité (au de-là de son parcours exceptionnel), c’est sa créativité. Nous nous demandions donc d’où lui venait son inspiration, et l’idée ici est de découvrir son univers créatif.

Quel concept t’a marqué en termes d’innovation dernièrement ?

Quand on parle de concept, il faut savoir que c’est extrêmement rare de trouver quelque chose qui n’a jamais été faite auparavant. Sincèrement, sur les 10 dernières années, la seule nouvelle innovation en termes de concept c’est Black Mirror et qui était extraordinaire. C’est parce qu’ils ont pu créer de l’interactivité sur internet, et malgré tout, en raison des avancées technologiques, les gens en demandent toujours plus. Donc pour moi, ça reste l’un des concepts les plus novateurs mais on reste sur notre faim. De manière générale, on s’inspire de notre réalité, on s’inspire de ce qui se passe dans le monde, et ça s’est toujours passé comme ça. Seulement avant il y avait moins de programmes donc tout était nouveau, aujourd’hui avec internet il y a même des personnes qui filment leurs concepts eux-mêmes à la maison et ils arrivent à créer des contenus de folie ! Donc lorsqu’on imagine le volume de data et de contenu partagé sur les réseaux sociaux tous les jours, même si l’on pense qu’on crée quelque chose de nouveau, il y aura toujours ce sentiment de déjà-vu.

Parles-nous des choses que tu as visionnées et qui t’ont marqué…

Je suis un grand fan des Marvel et des DC, donc je regarde vraiment tous les films et toutes les séries qui sont dans ces univers. Maintenant, j’adore les concepts qui sont un peu fous ou qui sortent des sentiers battus. Il y a des films par exemples, qui ne sont pas au goût de tout le monde mais que je pourrai regarder sans aucun problème. Dernièrement j’ai vu « Vivarium », où deux personnes entrent dans un endroit pour acheter une maison, et ils restent bloqués. Ce qu’ils vivent c’est un peu ce qui nous arrive aujourd’hui avec le confinement, mais vu d’une autre façon, un peu plus hard je dirai. C’est un film vraiment conceptuel. En termes d’émissions, je consomme un peu de tout, mais je peux parler de deux émissions, la première c’est « Abstract ». C’est l’humain mis en avant sur cette émission qui est extraordinaire, non pas l’émission en elle-même. C’est les gens qui font les choses et non pas les choses qui font les gens. En regardant « Abstract », tu apprends l’histoire de ces personnes et c’est incroyable. Il y a un storytelling où ils racontent ce qu’ils font et c’est vrai, ils montrent leur vie et elle est vraie, ce qui n’est pas le cas d’habitude. Avec internet les gens s’en inventent une. Et visuellement tout est réfléchi, il y a un réalisateur qui a adapté chaque épisode en fonction de la personne, son histoire et son métier. Ils ont pris le temps d’aller voir chaque personne dans son environnement, d’adapter la température de lumière par rapport à chaque personnage et c’est ça qui est génial. Il y a aussi autre chose que j’ai énormément apprécié dernièrement. Je suis un grand fan de Pharrell Williams et je regardais le dessin animé « Les monstres malins » avec ma fille. A la fin je vois idée et production de Pharrell Williams. Je me suis dit : franchement, ce mec a tout compris. Au de-là du fait que c’est un excellent rappeur, compositeur et créateur, aujourd’hui il s’attaque à un autre marché, celui des enfants. Déjà, en tant qu’adulte j’ai trouvé le dessin animé super intéressant et ma fille en est tombée amoureuse. C’est intelligent, c’est frais, c’est sympa et j’ai l’impression que tu ne peux comprendre que si tu es papa. Pharrell Williams c’est la même chose, il a un enfant, et c’est à partir de là qu’il comprend comment les enfants réfléchissent, il a pris ça, il l’a mis à la télévision et les enfants s’y identifient parfaitement.

On a pu voir sur les réseaux sociaux que tu travaillais sur un projet que nous verrons tout au long de ramadan sur 2M, peux-tu nous en parler ?

Tendances c’est un concept signé Hassan El Fad, lui et la boîte de prod ont fait appel à moi dans la mesure où j’ai déjà collaboré avec lui et qu’on entretient une excellente relation. Le concept est inspiré de choses qui sont « tendances » sur le web. Hassan joue le rôle de plusieurs personnages qui sont inspirés de la toile, avec des textes, des discours et des sketchs à la Hassan, donc beaucoup de second degré. Ce que j’adore chez lui c’est son approche d’écriture, la composition de ses personnages, etc. On s’est amusé sur le tournage parce que chaque épisode est unique et ne ressemble pas au précédent. Le format également est différent, ce n’est pas un quotidien mais plutôt un épisode de 26 minutes par semaine. Il y a également plusieurs guest stars qui sont venues rejoindre le tournage. Hassan n’est donc pas tout seul et ces acteurs vont jouer les rôles de sa femme, d’une journaliste, etc.

Pour voir le premier épisode de la série Tendances 

Bonus : Concrètement, comment ça se passe en tournage ?

Je vais prendre l’exemple de Tendances : Hassan El Fad partageait avec moi sa réflexion en amont et je donnais mon avis sur la manière dont le personnage devrait être. Pendant le tournage je fais attention pour qu’on ne perde pas le personnage. Lorsqu’un acteur entre dans son rôle, il le joue à 100% et il peut arriver qu’à des moments, il s’oublie et passe à autre chose. C’est là qu’intervient le boulot du réalisateur pour le ramener vers ce personnage et ce qui est attendu dans chaque épisode. Après de manière générale, il y a une bonne ambiance, on s’amuse, on rigole, il y a également des moments de stress, on speed et cette énergie est identique dans tous les tournages. C’est vraiment ce qui me fait le plus plaisir dans ce que je fais comme métier. Etre réalisateur, c’est ces moments de là de stress, de sympathie, de joie, de capter des choses et d’essayer de créer un univers. C’est très compliqué mais pour moi c’est un pur plaisir. C’est ce qui me donne envie de toujours reprendre ma caméra et faire des choses sympathiques.

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